C’est la première rétrospective d’envergure consacrée au designer néerlandais Aldo Bakker, et le moment semble particulièrement opportun.
Après plusieurs années de recherche patiente et appliquée où son univers formel s’est développé de façon radicale, Aldo enchaîne les projets, seul ou en collaboration avec les plus belles maisons (Georg Jensen, Puiforcat, Sèvres).
Fils des designers Gijs Bakker et Emmy Van Leersum, il a baigné toute sa vie dans un univers créatif volontiers pionnier voire transgressif. Lui-même s’est formé dans un atelier de bijouterie avant de poursuivre son apprentissage en autodidacte. Son répertoire compte des objets et petits éléments de mobilier où la recherche formelle prime sur toute autre considération. Tournant le dos tant au fonctionnalisme qu’au post-modernisme ou à tout autre mouvement ou tendance, Aldo Bakker développe un vocabulaire formel très personnel. Ses objets semblent souvent habités d’une personnalité, d’un caractère propre, comme s’il s’agissait de créatures autonomes. Souvent pétris d’une seule matière (céramique, verre, bois, cuivre…) ils dessinent des formes organiques, amicales, proches du pictogramme. Leur fonctionnalité relative entraîne une dramatisation du geste.
Ouvrir, verser, prendre en main… tout cela prend une ampleur, une théâtralité inattendues.
