Si, dans l’esprit du public, la poterie de Vallauris rappelle avant tout les productions extravagantes et colorées qui ont alimenté les boutiques pour touristes des années 1960, pour les amateurs, Vallauris fut d’abord un vivier de grands potiers réunis dans cette ville autour de la personnalité de Picasso dès les années 1950.
Claude Aïello participe à la redynamisation de l’artisanat d’art contemporain à Vallauris, berceau de la production céramique en France.
Claude Aïello, né en Italie, appartient à une famille de potiers depuis trois générations. Dès son installation à Vallauris, il est attiré par la création contemporaine. Poussé par l’envie de donner de nouvelles lignes aux objets en céramique qu’il crée, il entre en contact avec des designers, auxquels il offre son savoir-faire et des solutions techniques pour répondre à leurs exigences.
Ensemble, ils unissent leur talent pour donner naissance à des pièces utilitaires et originales qui se distinguent de la production courante de céramique. Une aubaine pour Claude Aïello qui a su se démarquer de la concurrence. Aujourd’hui, ce céramiste reconnu travaille avec les plus grands designers : Ronan Bouroullec,
Florence Doléac, Christian Ghion, le belge Nicolas Bovesse et Mathieu Lehanneur, l’un des designers français les plus innovants, avec lequel il a d’ailleurs reçu le prix Liliane Bettencourt pour l’intelligence de la main.
Claude Aïello
À quelques dizaines de mètres du musée de la céramique de Vallauris, rue Hoche, se trouve un petit atelier à peine visible, celui de Claude Aïello. La ville est connue pour son ancienne industrie et les céramiques qu’avait créées Pablo Picasso dans l’atelier Madoura.
En 1998, avec l’espoir de promouvoir cette tradition locale à bout de souffle, une initiative publique (Deux designers à Vallauris) vise à réunir des artisans et des designers. En quelques éditions les designers François Bauchet, Ronan Bouroullec, Pierre Charpin, Olivier Gagnère, Patrick Jouin, Jasper Morrison, Radi Designers,
Frédéric Ruyant, Martin Szekely et Roger Talon tantôt revisitent, tantôt bouleversent la tradition faïencière locale.
Des quelques artisans associés à cette aventure, seul Claude Aïello fera de ce type de collaboration une nouvelle profession à part entière. Par le bouche-à-oreille et sans aucune autre forme de publicité, Claude Aïello est actuellement reconnu comme une référence en matière de tournage d’objets de design ainsi que de pièces sculpturales.
En 1964, Calogero Aïello (dit Claude) est âgé de 13 ans lorsqu’il arrive à Vallauris avec ses parents et ses six frères et sœurs. Son père, d’une lignée d’artisans de la terre, fuit la crise de la céramique utilitaire qui frappe le village de Patti Marina (province de Messine, Italie). A 14 ans, Claude Aïello est engagé comme apprenti dans une manufacture locale. Son destin est dès lors définitivement scellé à celui de la céramique traditionnelle vallaurienne. Dès 1998, il le sera aussi avec celui du design français. Son savoir-faire exceptionnel, son perfectionnisme, sa détermination à toute épreuve et son hospitalité attirent dans son atelier quelques grands noms et figures montantes de la discipline. En obtenant, en 2010, le Grand prix section "design" de la Biennale de Vallauris puis le prix Liliane Bettencourt pour l’intelligence de la main, catégorie " dialogues " (tous deux avec Mathieu Lehanneur pour " L’Âge du Monde "), il attire désormais tous les regards. En quinze ans, Claude Aïello est devenu une légende de la rencontre entre design et céramique.
